Paroles d'artistes ... Fabien Voileau, Photographe
Dans notre quête de paroles d’acheteurs puis de créateurs, nous allons aujourd’hui à la rencontre du photographe Fabien Voileau. Fabien collabore depuis plusieurs mois avec la marque KnowledgeCotton Apparel. Nous lui avons posé quelques questions pour mieux le connaitre.
Bonjour Fabien!
Tu es photographe professionnel et tu voyages autour du monde pour rapporter des clichés essentiellement outdoor.
Peux-tu me dire comment tout cela a commencé ?
C’est une longue histoire. Mais pour synthétiser, c’est une passion qui s’est transformée en métier. J’ai jamais rêvé ou souhaité être photographe, c’était du domaine du fantasme. Et puis, je ne connaissais personne qui faisait ce travail, c’était dur d’imaginer les possibilités.
Lorsqu’un jour je commence à montrer un peu ce que je fais sur un blog et de fil en aiguille des commandes tombent.
Ce long chemin m’a permis de me trouver, en tant que personne mais également en tant que photographe, à une époque pré-instagram ou personne autour de moi ne faisait d’images.
Je crois que cette sincérité se ressent quelque part dans mon travail.
A quel moment as-tu su que tu voulais en faire ton métier ? As-tu étudié la photo avant de te lancer ou es-tu un parfait autodidacte ?
Je n’ai pas fait d’école, de formation ou autre sur la photographie. Je suis un parfait autodidacte. Comme beaucoup à l’époque des slashers.
J’ai clairement décidé d’en faire mon travail quand j’ai senti que ca pouvait se concrétiser en un vrai job à plein temps. C’était palpable, il se passait un truc. J’ai saisi l’opportunité et je ne vais pas la lacher.
Y a-t-il un voyage en particulier qui t’a marqué plus que les autres ?
Chacun est marqué par des choses spécifiques. A mon sens, ce sont les rencontres qui « font » un voyage, qui le rendent particulier. Mais aussi la perte de repères (d’organisation, de civilité, de politesse, etc). A l’ère de la globalisation, ca devient plus difficile.
Je dirai donc l’Inde et le Japon pour les raisons citées plus haut.
Tu navigues entre la France et l’Océanie. Qu’est-ce qui te guide vers un endroit en particulier ?
Dans un premier temps, un rêve d’enfant. Vers 9 ou 10ans, je disais que plus tard, je partirais en Australie. Sur mon globe terrestre, c’était un grand bout de terre à l’opposé de la France.
La motivation était déjà, assez jeune, la recherche de l’éloignement. Cela me provoque un sentiment particulier, toujours aujourd’hui.
Et puis plus tard, j’ai rencontré ma compagne qui vivait en Nouvelle Zélande. Le second chapitre Océanique s’ouvrait. Aujourd’hui, on est résident Néo-Zélandais et notre petit garçon à la double nationalité. C’est une belle histoire.
Quel est ton voyage type préféré ?
Version 1 : Partir seul dans un endroit nouveau. Un sac à dos avec des pellicules et ma caméra préférée, et surtout aucun plan prévu. Juste de l’errance.
Version 2 : J’ai une équipe avec laquelle on part chaque année dans un nouveau pays. L’idée est simple : le plus à l’arrache possible, le moins de budget possible et trouver un concept et un lieu qui nous font vibrer. Départ en juin pour un surf trip en camping car en Baja California.
Tu as fait de la photo « outdoor » ton métier. Aujourd’hui où il est de notre devoir de prendre soin plus que jamais de la planète, quelle est ta responsabilité «éthique et éco-responsable» en temps que photographe professionnel ?
La nature est mon bureau en effet. Un tas de choses sont possibles pour réduire son impact sur celle-ci. Voici une mini liste de choses que je pratique pour tenter de minimiser mon emprunte :
> Ne pas mentionner les lieux précis ou tu prends tes photos, mais un lieu plus large, un pays par exemple. On a tous fait l’erreur à un moment, mais je crois que c’est une action simple et efficace. > Depuis cette année, je reverse 1% de mes revenus annuels à 1% For The Planet. Les particuliers peuvent le faire, ce n’est pas réservé aux entreprises.
> Voyager avec une bouteille d’eau réutilisable + un système de filtre pour faire le plein d’eau partout dans la nature.
> J’utilise un panneau solaire pliable pour recharger quelques devices.
Que penses-tu de la polémique autour de la mode de la photo outdoor sur les réseaux sociaux qui mettrait en danger certains endroits sensibles de la planète en les médiatisant ? Est-ce que tu y penses quand tu immortalises un endroit encore peu connu ? Te sens-tu responsable de ce que tes clichés peuvent engendrer, en bien ou en moins bien ?
Je me sens complètement responsable. On l’est tous.
Comme cité plus haut, je ne tag pas les lieux précis sur mes photos, j’essai d’être plus large.
J’ai pu constater en allant à des endroits en indo, être seul dans l’eau à surfer, et revenir 8 mois après et être 50.
La synergie « post avec localisation » + « diffusion à une grande communauté » + « Instagram » a de vraies conséquences pour des lieux qui sont pas dans la capacité de voir débarquer des milliers de photographes, touristes, etc.
Tu travailles pour des magazines tels que Les Others ou Konbini mais aussi pour des marques telles que KnowledgeCotton Apparel. Ta démarche est-elle différente selon le support pour lequel tu travailles ?
Je ne crois pas. Les clients (mag ou marques) me contactent pour que mon style vienne en synergie du leur.
Après chaque projet ou production est différent, en fonction des conditions météo, c’est aussi cela d’évoluer en extérieur.
Quelle est ton actualité ? De quel côté de la planète es-tu en ce moment d’ailleurs ?!?!
On vient avec ma petite famille de venir (pour eux) et revenir (pour moi) vivre à Paris après des années d’absence. Pleins de projets sont en cours, taf, perso, on est plutôt très occupés.
Des projets ou envies dont tu peux déjà parler ?
Je pars la semaine pro à Los Angeles, retourner faire des images street et surf, pour mon projet perso en cours PARADE. Expositions et livre à venir l’année pro !
On en reparlera :)
Merci Fabien !!!!!